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LE TRANSSEXUALISME N'EST PLUS UNE MALADIE MENTALE


La France est le premier pays au monde à sortir le transsexualisme de la liste des affections psychiatriques.

Le transsexualisme n'est plus considéré comme une maladie mentale en France, premier pays au monde à sortir le transsexualisme de la liste des affections psychiatriques, par un décret publié mercredi au Journal officiel.

Ce décret du ministère de la Santé supprime «les troubles précoces de l'identité de genre» d'un article du code de la Sécurité sociale relatif aux «affections psychiatriques de longue durée».

Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, avait annoncé le 16 mai 2009, à la veille de la journée mondiale de la lutte contre l'homophobie et la transphobie, que le transsexualisme ne serait plus considéré comme une affection psychiatrique en France.

«La France est le premier pays au monde à ne plus considérer le transsexualisme comme pathologie mentale», s'est félicité vendredi auprès de l'AFP Joël Bedos, responsable français au Comité IDAHO (International Day Against Homophobia and transphobia).

(Source AFP)

Mes remarques:

Ce n'est évidemment pas une dépsychiatrisation, il suffit de lire! Comment peut-on se réjouir de cette poudre au yeux? Le manque de connaissance du sujet aveugle beaucoup de personnes qui s'expriment dans les médias mais sans vraiment savoir de quoi elles parlent.
Il s'agit simplement du retrait des «troubles précoces de l'identité de genre» de la liste des «affections psychiatriques de longue durée» (ALD 23) mais sans création d'une autre ALD, spécifique pour les trans'.

C'est un retour à la situation d'avant octobre 2004. Il va devenir difficile d'obtenir une prise en charge en ALD hors liste, ce sera au bon vouloir du médecin conseil et les médecins ne sauront pas trop comment remplir le formulaire de demande d'ALD. Pour le reste, les remboursements seront les mêmes pour les gens qui ont une mutuelle ou la CMU (en secteur 1). Pour les autres ce sera de leur poche pour le ticket modérateur. Il y a aussi le fait qu'il est plus difficile pour les FtM d'obtenir leurs hormones sans un endocrino ou sans une ordonnance bizone (ALD) du fait du classement en liste diffusion restreinte de toutes les hormones masculines afin de lutter contre le dopage. Cela fait déjà plusieurs mois que le problème se pose, certains pharmaciens refusant de délivrer les médicaments, y compris pour les hommes bios et les hommes trans' qui ont changé de sexe à l'état civil.

Quid du suivi médical, de sa durée, des demandes de prise en charge hors de France qui doivent être signées par les 3 médecins, (psychiatre, endocrino, et chirurgien y compris s'il est à 1000km), sur le même document, qui stipule qu'il n'y a pas de contre indication psychiatrique et physiologique et que la chirurgie demandée est nécessaire pour la personne. Je crains même que les choses se durcissent. La HAS n'est absolument pas ouverte au dialogue, elle fait semblant et agit comme elle le veut, c'est à dire comme le veulent les équipes médicales hospitalières françaises.

Pour en savoir plus, il faut se référer au communiqué du ministère de la Santé du 18/09/2009, Déclassification de la transsexualité de la catégorie affection de longue durée (ALD) 23 - affections psychiatriques de longue durée, dans lequel le ministère indique que la prise en charge des trans' sera assurée dans le cadre du dispositif des affections de longue durée dites «hors liste» (31ème maladie) et qu'il n'y aura pas de rupture de prise en charge pour ces patients. Des instructions très précises seront données en ce sens aux contrôles médicaux. On peut supposer qu'il s'agira d'une circulaire. Or l'on sait combien il est difficile de se procurer ce genre de document quand on n'est pas médecin. Par ailleurs, on ne connaît ni le contenu ni la date à laquelle ces instructions seront ou ont été diffusées. Il eut pourtant été plus simple de créer une entrée spécifique pour les trans'.

Paru le 12/02/2010 à 16h51 (mise à jour à 17h06) sur le site de Libération sous le titre «Le transsexualisme n'est plus une maladie mentale».

Mis en ligne le 19/02/2010.


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