bannière

REPONSES DES CHIRURGIENS FRANÇAIS


Voici les réponses de quelques chirurgiens aux questions qui leur ont été posées en 2002 concernant la vaginoplastie. Questions posées: Technique opératoire utilisée? Durée d'hospitalisation? Nombre d'étapes opératoires nécessaires incluant les retouches esthétiques? Difficultés habituelles renconté dans le suivi post opératoire? Nombre de vaginoplasties effectuées? Taux de réussite et taux de satisfaction? Pour finir, une lettre du Pr Marc REVOL très utile. Ces lettres m'ont été tranmises par des trans’.

Sommaire

Equipe de Lyon
Equipe de Bordeaux
Equipe de Marseille
Equipe de Montpellier
Equipe de Toulouse
Equipe de Paris

Professeur Albert LERICHE: sommaire

Lyon, le 12/02/2002

Chère Mademoiselle.

Vous habitez la région parisienne et je pense qu'il est donc plus logique vous vous adressiez au service de votre région, c'est-à-dire le service de chirurgie plastique de l'Hôpital SAINT LOUIS. En ce qui me concerne Je n'opère que les gens qui ont obtenu leur changement d'identité ce qui est très facile dans notre région car les transsexuels sont suivis par un groupe d'experts comprenant psychiatre, endocrinologue, chirurgien plasticien, urologue, magistrat.

Je vous prie de croire, Chère Mademoiselle, à l'assurance de mes salutations les meilleures.

L'équipe du GRETIS de Lyon. Le Pr LERICHE n'opère plus lui-même. Je n'ai aucune information sur son nouveau chirurgien. Il faut savoir que le changement d'état civil n'est plus accordé avant les interventions génitales depuis le changement du juge du TGI de Lyon en 2004.

Professeur D. MARTIN: sommaire

Bordeaux, le 11 février 2002

Mademoiselle.

Vous comprendrez qu'il nous soit difficile de vous donner des détails sur une intervention de changement de sexe sans vous avoir vu au préalable en consultation. Tout au plus, je puis vous dire que l'intervention que je pratique se fait en une seule étape suivie éventuellement d'une retouche à visée esthétique bien que celle-ci ne soit nécessaire que dans un cas sur dix en moyenne. Elle nécessite en moyenne une quinzaine de jours d'hospitalisation. celle-ci pouvant ètre émaillée de complications que nous vous expliquons en détail lori de la consultation d'informations.

Pour ce qui est du nombre d'interventions que j'ai effectuées, je n'en ai pas la moindre idée mais c'est un grand nombre puisque j'opère ce genre de problème depuis plus de dix ans.

Je pense que le mieux serait de passer par une association de transsexuels où vous serez susceptible de rencontrer des personnes que j'ai déjà opérées.

Vous devez savoir par ailleurs que ni le Professeur BAUDET ni moi-même ne voyons en consultation des patients qui n'ont pas eu l'aval de notre collègue le Docteur BALLADE dont voici les coordonnées:

Docteur BALLADE
98 cours Alsace Lorraine
33000 BORDEAUX
Tél: 05 56 79 19 46

C'est en effet lui qui décide de l'indication opératoire.

Ce n'est donc que dans une deuxième étape que vous serez amené à consulter le Professeur BAUDET, chef du service, qui devra donner son accord pour l'intervention sur le plan médico-légal. Le Professeur BAUDET contactera votre psychiatre et votre endocrinologue et après constitution de votre dossier, adressera à la caisse nationale de sécurité sociale une demande d'entente. Je n'arrive personnellement qu'en troisième position, après accord de la sécurité sociale, pour vous faire part des détails de 1'intervention.

Restant à votre entière disposition, je vous prie de recevoir mes sincères salutations.

Faut-il refaire 2 ans de suivi?

Professeur Guy MAGALON: sommaire

Marseille, le 09/04/2002

Madame,

Suite à votre courrier, je vous informe que nous n'avons actuellement aucune activité chirurgicale concernant le transexualisme dans le service

Je pense que si vous devez vous faire opérer, il faut essayer de choisir le service le plus près de chez vous car les suites opératoires sort parfois longues et complexes, et nécessitent plusieurs visites post-opératoires.

Avec mes meilleurs sentiments.

La chirurgie marseillaise se fait maintenant à l'hôpital Sainte Marguerite dans l'équipe du Dr Mireille BONIERBALE.

Docteur Antoine FAIX: sommaire

Montpellier, le 28 février 2002

Mademoiselle.

J'ai bien reçu votre courrier et votre parcours qui me parait très complet et pouvant tout à tait justifier une intervention correctrice

Sachez qu'à l'heure actuelle (je ne sais pas pour l'avenir), il existe effectivement un Centre de prise en charge du transsexualisme mais qu'il n'y a pas pour le moment de volonté de prise en charge strictement chirurgicale, mais uniquement d'information.

Par conséquent, je ne peux pas vous aider dans votre démarche ultime.

Je vous prie de croire, Mademoiselle, à l'assurance de mes meilleurs sentiments.

Pas d'autre information sur cette possible équipe.

Professeur Jean-Louis GROLLEAU: sommaire

Toulouse, le 05/02/2002

Madame,

Suite à votre demande d'information, je suis au regret de vous informer que notre équipe ne pratique plus l'intervention don vous souhaitez bénéficier.

Veuillez croire à l'assurance de ma considération distinguée.

Ce chirurgien Toulousin n'opère plus les trans’ et c'est tant mieux pour les patientEs parce qu'il rencontrait des gros problèmes. Les conséquences sont toujours pour les patientEs.

Professeur Marc REVOL: sommaire

Voici une copie d'une lettre du Pr Marc REVOL (Hôpital Saint-Louis, Paris 10ème). Vous pouvez la joindre au dossier car elle souligne tous les problèmes rencontrés dont certains sont assez fréquents. J'ai mis en rouge les parties qui sont importantes pour l'argumentation technique sur les résultats de la chirurgie SBF. Ce texte se trouve aussi sur le site internet de cette équipe médicale: http://www.transsexualisme.info.

Dans le titre, j'ai mis en BLEU MAJUSCULES ce qui devrait être écrit (et en rouge ce qui devrait ne pas être écrit) par Marc REVOL pour respecter ses patientes. Il est évident que pour lui, elles restent des hommes ou des mâles!

Informations destinées aux patientEs transsexuelLEs masculins candidatEs à une transformation chirurgicale.

Avant l'intervention.

- Une consultation d'anesthésie est nécessaire un mois au moins avant l'intervention. Des prélèvements d'autotransfusion sanguine y seront prescrits dans le but d'éviter une transfusion avec du sang de donneur. Deux ou trois flacons de sang devront donc être prélevés dans le mois qui précède l'intervention.

- La vaccination antitétanique doit être vérifiée et complétée si nécessaire par le médecin traitant.

- L'aspirine, les anti-inflammatoires et/ou les médicaments qui en contiennent sont formellement interdits perdant les 10 jours qui précédent l'intervention afin de réduire le risque hémorragique.

- Le traitement hormonal par oestrogènes doit être arrêté un mois avant l'intervention, afin de réduire le risque thrombo-embolique.

- Pour lutter contre ce risque de phlébite, des bas de contention élastique en coton (classe 2) doivent être achetés pour être fournis le jour de l'hospitalisation, la veille de l'intervention.

L'intervention.

L'intervention chirurgicale a pour buts la castration (ablation des deux testicules), l'amputation de la verge, et la création d'un vagin (tapissé par la peau de la verge insensible) et d'un clitoris vivant et sensible.

Sa durée est de 3 à 4 heures, variable selon l'intensité des saignements.

Pendant l'intervention, qui est réalisée en position gynécologique, les principaux risques sont:

- Une compression jambière localisée exagérément prolongée, avec un risque de nécrose musculaire ischémique (syndrome de loge) et/ou un risque de paralysie du nerf sciatique poplité externe (sensibilité du dos du pied, muscles releveurs externes du pied). Pour diminuer ce risque, des jambières spéciales sont installées sur la table d'opération; elles protègent la jambe avec des coussins de gel de silicone.

- Une blessure opératoire du rectum lors du décollement destiné à créer le néo-vagin est très rare mais possible (environ 1 cas sur 100). Si elle survient, elle est immédiatement réparée par suture et n'entraîne en pratique aucune conséquence.

- Une phlébite, avec risque d'embolie pulmonaire. C'est pour diminuer ce risque qu'il faut arrêter les hormones un mois avant l'intervention, que des bas de contention sont préconisés pendant l'intervention, et que des anticoagulants sont injectés chaque jour pendant toute la durée de l'alitement.

Après l'intervention.

- Dans le but de favoriser la cicatrisation du néo-vagin, le lever est interdit pendant 6 à 7 jours. De même, tout ce qui favorise les efforts de poussée abdominale est combattu (régime sans résidus, antidiarrhéique, tabac déconseillé) Un traitement anticoagulant par injections sous-cutanées quotidiennes est prescrit, afin de réduire le risque de phlébite lié à l'alitement prolongé.

- Il est recommandé de boire beaucoup d'eau (2 à 3 litres par jour) pour réduire le risque d'infection urinaire lié à la sonde qui est conservée pendant une semaine.

- Un traitement antibiotique prophylactique, commencé pendant l'intervention, est poursuivi pendant les 48 heures suivantes dans le but de réduire le risque de gangrène du périnée.

- Les pansements sont refaits tous les jours, et il est habituel de constater des saignements importants de la région opérée, qui conduisent souvent à réaliser des pansements compressifs pendant les premiers jours. Des ecchymoses plus ou moins étendues sont banales dans la région opérée. La surveillance quotidienne a pour but dans les 3 ou 4 premiers jours de dépister un hématome postopératoire, qui nécessiterait d'être évacué et drainé sous anesthésie générale. Ce risque d'hématome est relativement élevé dans ce type d'intervention (environ 25 à 30% des cas).

- Les lames de drainage sont mobilisées à partir du 3ème ou 4ème jour après l'intervention, pour être retirées progressivement jusqu'au 5ème ou 6ème jour.

- Le pansement qui maintient le vagin en place ("bourdonnet") est retiré vers le 6ème jour, date à laquelle sont autorisés le lever et un régime alimentaire normal. A partir de ce moment, le port d'un conformateur vaginal est préconisé, qui peut être réalisé avec des compresses roulées de façon serrée et entourées par un préservatif lubrifié par de la pommade de vaseline. Ce conformateur a pour but de s'opposer à la rétraction naturelle qui accompagne les phénomènes de cicatrisation pendant les 2 ou 3 premiers mois qui suivent l'intervention. Il doit donc si possible être porté jour et nuit, ce qui n'est pas toujours réalisable. Un certain apprentissage est nécessaire pendant les premiers jours pour mettre correctement ce conformateur en place dans le vagin, en évitant les orifices des lames de drainage.

- La sonde urinaire est retirée vers le 7ème ou 8ème jour. Des problèmes de rétention urinaire réflexe sont parfois observés au moment de ce sevrage. Ils peuvent parfois conduire à retarder la date de la sortie.

Après la sortie de l'hôpital.

- En l'absence de complications, la sortie a lieu habituellement vers le 9ème ou 10ème jour après l'intervention. Les soins locaux quotidiens sont très simples et peuvent être réalisés par la patiente seule: douche à l'eau et au savon, conformateur vaginal (voir plus haut), et protection du slip

- La cicatrisation complète est généralement obtenue en 4 à 6 semaines. Il n'est pas nécessaire de faire retirer les fils qui se résorbent spontanément.

- Dans certains cas rares, une nécrose de la peau du vagin plus ou moins étendue peut être observée dans les jours qui suivent l'ablation du bourdonnet. Elle nécessite des pansements gras pluriquotidiens. Selon son importance, elle peut retarder la cicatrisation de plusieurs semaines voire de plusieurs mois, et elle comporte un risque de rétrécissement du vagin qui doit être combattu par des conformateurs.

- Pendant les premiers temps, les urines ne s'évacuent pas en jet unique mais de façon dispersée. Malgré les précautions qui sont prises lors de l'intervention pour tenter de l'éviter, il existe par ailleurs un risque de rétrécissement progressif du méat (orifice) urinaire avec la cicatrisation. Lorsqu'il est très serré, ce rétrécissement peut faire l'objet d'une retouche chirurgicale.

- Après cicatrisation, la morphologie extérieure de la vulve est habituellement très correcte. Cependant, il n'existe pas de "petites" et de "grandes" lèvres. Par ailleurs, il existe toujours une certaine asymétrie au niveau des lèvres, qui est inévitable car liée au passage sous la peau du pédicule du néo-clitoris. La sensibilité de ce dernier est parfois très développée et ressentie de façon désagréable. Cette hypersensibilité est transitoire et s'améliore spontanément avec le temps.

- Un deuxième temps opératoire est le plus souvent recommandé pour améliorer l'aspect extérieur. Il ne peut avoir lieu que lorsque la cicatrisation est complètement obtenue et assouplie, c'est à dire au moins trois mois après la première intervention. Il a pour but de supprimer la bride cutanée qui rétrécit habituellement l'entrée du vagin, et d'améliorer la partie antérieure des lèvres en les rapprochant l'une de l'autre autour du clitoris. Selon les cas, une retouche du clitoris et/ou du méat urinaire peut y être associée.

Finalement.

Finalement, il faut savoir que le problème essentiel de la transformation chirurgicale concerne le vagin, dont les dimensions et la fonction ne sont jamais normales. Ses dimensions dépendent en effet avant tout de la quantité de peau qui est disponible au départ sur la verge, mais aussi de la conformation anatomique du bassin et du périnée. Ces dimensions sont le plus souvent réduites. Par ailleurs, le vagin étant tapissé de peau et non de muqueuse, il doit être lubrifié lors des rapports sexuels.

En règle générale, si les interventions chirurgicales permettent le plus souvent d'obtenir des organes génitaux d'apparence extérieure voisine de la normale féminine, il ne faut en revanche jamais en espérer une fonction sexuelle normale.

C'est une présentation réaliste des résultats que l'on peut attendre de cette équipe. Essayez donc de fabriquer et surtout d'utiliser un tel conformateur artisanal, (conformateur vaginal réalisé avec des compresses roulées de façon serrée et entourée par un préservatif lubrifié par de la pommade de vaseline), pour faire des dilatations! Les préservatifs ne sont pas gratuits. Tout cela a un coût non négligeable, surtout sur le long terme. Habituellement les chirurgiens fournissent un ou plusieurs conformateurs en matériaux rigides ou semi-rigides (métal, plastique, silicone...) prévus pour les dilatations. Si nécessaire, (absence de relations sexuelles régulières), ils sont utilisables de nombreuses années. Pourquoi n'est-ce pas le cas ici?
L'équipe parisienne des Drs CORDIER, GALLARDA avec un protocole ultra rigide et fermé. Ils sont restés figés en 1980. C'est le cas de la plupart (pour ne pas dire toutes) des équipes protocolées.

Mis en ligne le 18/10/2004.


début de page

retour sécu sociale