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LES TESTS


Quelques infos complémentaires sur les tests. Je persiste à penser qu'ils ne sont vraiment pas nécessaire. Toutefois si les patients en ont les résultats expliqués, on peut comprendre que certains psys par prudence préfèrent consolider leur dignostic.

Il est vrai que les tests d'efficience intellectuelle (mesure du QI) ne servent qu'à valider les résultats des tests psychopathologiques (Rorschach, TAT, MMPI...). Une personne qui a un mauvais QI peut ne pas avoir compris le test effectué, ce dernier n'a donc plus de valeur.

Les tests psychopathologiques ne diagnostiquent pas le transsexualisme ni l'identité de genre mais sont une aide pour diagnostiquer ou confirmer si besoin les troubles de la personnalité et les pathologies psychiatriques (paranoïa, schizophrénie, état limite, hystérie...). Une psychiatre me disait qu'«il n'est pas question de dire qu'un clinicien n'en fasse pas le diagnostic mais il l'appuie par des résultats validés ce qui vaut mieux pour un diagnostic qui engage autant». Il s'agit donc d'une précaution. D'accord, les tests permettent de confirmer des pathologies lourdes (paranoïa, schizophrénie...) mais ce sont justement les plus faciles à repérer du fait de leur “énormité”.

Si ces tests sont expliqués (l'intérêt, l'enjeu) et si les résultats sont donnés aux patients, on peut l'entendre. Pour l'expérience que j'en ai, ainsi que les nombreux témoignages, ça ne se passe pas comme ça (sauf peut-être dans une ou deux équipes, mais force est de constater qu'elles sont l'exception).

Encore une fois, du bout de ma lorgnette, j'ai une autre vision et j'aimerais que les psys puissent voir et entendre ce que je vois et j'entends. La situation est assez dramatique. Comme beaucoup de psys n'arrivent pas à avoir une relation thérapeutique avec les personnes trans’, ils n'arrivent pas à leur faire voir l'intérêt qu'ils pourraient tirer d'une psychothérapie (suivie en parallèle à l'hormonothérapie et les autres soins). Or cela serait utile à une bonne partie des trans’ ne serait-ce que pour la gestion au quotidien de la transition.

De même, une information complète, le fait de demander aux personnes de consulter des documents, de se renseigner, de rencontrer des personnes sérieuses (il ne s'agit pas de faire d'angélisme)..., fait partie de la démarche. C'est en ayant une bonne information que l'on peut prendre une décision éclairée.

De mon point de vu, la seule façon efficace de fonctionner est d'obtenir une collaboration des personnes trans’. Pour ça il faut avoir un dialogue, expliquer les choses, les responsabiliser et ne pas les laisser traîner les personnes qui sont prêtes. Je pense que d'appliquer les recommandations des Standards Of Care de la HBIGDA permmettent de s'adapter à toutes les situations possibles en toute sécurité tant pour les patients que pour les professionnels de santé.

A ces précautions que réprésentent les tests, je préfère de loin qu'une information de qualité soit donnée afin qu'elle puisse permettre aux personnes de mesurer à quoi elles s'engagent et jusqu'où elle peuvent aller. Il s'agit de responsabiliser les patients plutôt que de les infantiliser et de décider à leur place. C'est ce qui s'appelle un consentement éclairé. Comme il s'agit de la vie des patients (et non celle de leur médecins), la décision finale devrait revenir au patient s'il à bien compris les traitements: il est capable d'en discuter, d'envisager les différentes possiblités, les risques principaux ou courants. Plus la personne est capable de décider (absence de psychopathologie) plus la responsabilité du médecins doit être diminuée.

Mis en ligne le 19/11/2004.


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